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Après les JO, Paris entre calme, ennui et espoir du retour de la ferveur pour les Jeux paralympiques

Les ponts mobiles pour traverser le canal de l’Ourcq ont été retirés. Longer le cours de l’eau par la rive nord est impossible : les ouvriers démontent les installations. Les camions affluent et repartent, une fois remplis de poutres. Philippe Coquelet, habitant du 19e arrondissement qui a quitté Paris avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) et est revenu le jour de la clôture, résume : le parc de La Villette « était en chantier avant les JO, il est en chantier après les JO ».
Site emblématique pour célébrer les Jeux, en recevant sur ses 55 hectares le Club France, des délégations de quatorze autres pays et des fédérations sportives, La Villette s’était transformée en Parc des nations. Haut lieu de fête où les supporteurs du monde entier ont suivi les retransmissions des épreuves sur grand écran ou ont participé aux initiations sportives. « Près de 1,4 million de personnes y ont été accueillies » pendant les Jeux, assure La Villette.
La foule a disparu. « Où est Paris ? », regrette un badaud auprès de son ami. La fréquentation est celle d’une semaine d’Assomption : en berne. Dans l’aire de jeux du Jardin des vents et des dunes, qui a rouvert, quelques enfants présents montent et descendent des petites collines, courent, jouent sur les balançoires, toboggans et tunnels. Les parents et animateurs de centres de loisir les surveillent depuis leur banc. Le silence règne aux abords de la Casa Colombia, qui accueillait supporteurs et athlètes du pays sud-américain et où, jusqu’à la fin des Jeux, des airs de cumbia s’échappaient des murs. Dans ce calme, des solitaires gribouillent leur carnet sur des tables de pique-nique, derrière ce qu’était le Club France.
Les supporteurs ont déserté le parc, et ce, au plus grand dam de nombreux travailleurs du site. Un agent de sécurité regrette la ferveur de la fête et de ne plus pouvoir améliorer son anglais. A côté, son collègue, la tête dans la main, semble être envahi par l’ennui. Le kiosque de restauration Petite Faim pleure ses clients. « On fermait à 23 heures jusqu’à dimanche », rapporte Brenda (les personnes désignées par leur prénom n’ont pas souhaité donner leur nom de famille), la responsable du stand, mais depuis lundi, elle baisse le rideau métallique à 19 heures. « Ce sont les lumières qui s’éteignent », déplore-t-elle.
Si les touristes manquent au parc de La Villette, sur la place de la Concorde, au cœur de Paris, les ouvriers qui travaillent sur les anciens sites des Jeux ne peuvent pas en dire autant. Les vestiges sont aussi une attraction. Toute la journée du mercredi 14 août, Yuri et son collègue ont accroché des toiles estampillées Paris 2024 sur les barrières délimitant le site de compétition éphémère, en cours de démontage, qui a accueilli les épreuves de BMX freestyle, de breaking, de skateboard et de basket 3 × 3. « Les gens regardent à travers les grilles que l’on n’a pas encore recouvertes. Ils nous réclament des panneaux de signalétique aux couleurs des Jeux et des toiles. On m’a même proposé 25 euros pour un bout de tissu », s’amuse Yuri. Il a préparé sur son téléphone un message prêt à traduire dans la langue de son interlocuteur : « Nous n’avons pas de toile à donner ici. »
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